Galerie de la Scep

Les Artistes Romain Dumesnil

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Lives and works in Brazil and France.

«J’imagine une quête ambitieuse qui, loin de se contenter d’objets de rencontre, s’efforcerait de réunir les plus remarquables manifestations des forces élémentaires, anonymes, irresponsables qui, enchevêtrées, composent la nature.» Artiste et chercheur, Romain Dumesnil semble avoir fait sienne cette phrase de Roger Caillois (Roger Caillois, Pierres, 1966). Vivant et travaillant entre la France et le Brésil où il a fondé l’espace de résidence et d’exposition Átomos en 2015, il puise son inspiration autant dans les phénomènes naturels que dans la recherche scientifique, dans les outils anthropologiques que dans les croyances chamaniques pour questionner notre rapport au monde et à l’environnement. Convoquant dans ses sculptures et installations les plus primaires des éléments (argile crue, minéraux, sève de pin, pierres, paille tressée, lumière) parfois mêlés à des dispositifs technologiques, l’artiste fait émerger le potentiel plastique intrinsèque de la matière. Il laisse les différents éléments agir par eux-mêmes, révélant cette sorte de « talent naturel » des choses comme dans sa série Labyrinthe (2016-2017) où il redessine avec l’argile crue des motifs labyrinthiques générés par un algorithme. En séchant, l’argile crée des traces aléatoires à l’intérieur du parcours contraint par le dessin initial généré par l’ordinateur. Les notions d’interconnexion et d’hybridation sont fondamentales dans la démarche de Romain Dumesnil. Pour son projet O animal que logo sou (2017), il conçoit un écosystème autour du cycle du carbone, élément de base de toutes les formes de vie connues. Le lieu d’exposition, la galerie Zipper à São Paulo, se transforme ainsi en un espace vivant dans lequel co-évoluent différentes composantes et organismes, sous le regard attentif et curieux des visiteurs qui participent avec leur présence aux mutations de l’œuvre-biotype. Cette notion d’interdépendance est poussée à l’extrême dans Lapso, œuvre présentée pour le prix Sciences Po pour l’art contemporain, composée par deux pierres volcaniques suspendues dans l’espace. Maintenues en lévitation à quelques millimètres l’une de l’autre, ces roches se soutiennent réciproquement grâce à leur force d’attraction magnétique naturelle que l’artiste utilise et amplifie pour créer une installation discrètement subversive, minimale et énigmatique, qui joue avec la perception du spectateur. C’est comme si ces deux rochers avaient un pouvoir mystique et une action sculpturale propre sur la perception de l’espace qui les entoure, capable d’inverser les références spatiales traditionnelles. La force électromagnétique qui lie ces deux éléments agit entre chaque paire d’objets dans l’univers. Cette œuvre nous plonge ainsi dans une dimension atemporelle, à la lisière entre réalité et fiction, visible et invisible, croyance et science et nous indique qu’une indifférence absolue est physiquement impossible. Par Martina Sabbadini

http://www.romaindumesnil.com/texts


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