Galerie de la Scep

Les Artistes Dominique Figarella

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Dominique Figarella est un artiste français, né en 1966. Il vit et travaille à Montpellier. Il enseigne à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris. Diplômé de la Villa Arson, ses oeuvres sont montrées régulièrement en France, en Europe et aux États-Unis. En 2008, La Station à Nice lui consacre une exposition personnelle et il participe à plusieurs expositions collectives : «Rot, Rouge, Rouge» The Residenzgalerie à Salzburg et «+ de réalité » au Hangar à Bananes de Nantes. En 2009, il présente une exposition personnelle au Musée de Sérignan, ainsi qu’au Carré Sainte Anne à Montpellier ; et en 2010 au Life à Saint-Nazaire. En 2011, il participe à l’exposition collective « Incidents Maîtrisés » à l’Espace d’Art Concret, Mouans-Sartoux, « La peinture autrement » au Musée Chagall de Nice et pendant le Printemps de Septembre au Lieu commun (Toulouse) avec Sarah Tritz. En 2010-2014, il présente « Soapéra », un travail effectué en collaboration avec la chorégraphe Mathilde Monnier, au Centre Pompidou, à Montpellier, Francfort et Utrecht. Ce ballet va être présenté dans une nouvelle version à Londres et Shangaï, en 2021. Une grande exposition lui a été consacrée à la Villa Tamaris en 2019, et cette même année, sur une invitation de Nicolas Bourriaud, il réalise une peinture murale monumentale à l'occasion de la manifestation « 100 artistes dans la ville » à Montpellier. Le Musée d’art moderne de la ville de Paris vient de faire l’acquisition d’une de ses œuvres.

Par ses couleurs et ses rapports colorés longuement travaillés et par ses successions de gestes tous visibles et intelligibles, l’artiste rend abordable le processus physique de fabrication de ses œuvres. Pour autant, le travail de Dominique Figarella nécessite un temps plus intime avec ses tableaux pour apprécier la complexité conceptuelle de ses œuvres. Dominique Figarella pratique une peinture sans toile et sans châssis. L’artiste grimpe sur ses tableaux, qu’il travaille au sol, il monte littéralement sur ses supports pour peindre, se traîne dessus, les griffe, applique la peinture par écoulement, marche dessus, etc. Le choix de se retirer et de se retenir est aussi important que les mouvements qu’il pratique en atelier, et que l’implication physique dans ses peintures. Les peintures de Dominique Figarella incluant des mots, nous placent devant un ensemble d’indices visuels, qui non sans malice et humour, peuvent nous amener à remettre en question notre rapport à l’autorité du langage. En effet, tous les mots lisibles sont confondus avec des couleurs, des flux de peintures, des sens de lectures et d’écritures modifiés, des recouvrements, des griffures, etc. Ils apparaissent sans hiérarchie, parmi ses autres gestes picturaux, à la fois comme des signes, des traces, des graphies. Cette inclusion fait écho aux nombreuses autres que l’artiste a pu réaliser à l’intérieur de ses peintures, chewing-gums, balle de tennis, sparadrap, photographies, dessin, graffiti, etc. Comme un désir de faire en sorte que sa peinture n’exclut rien a priori. Dominique Figarella fabrique des combinaisons toujours retraçables visuellement, et lui même suit le sentier de gestes déjà existants de fait, dont la logique combinatoire définit sa manière de faire peinture. Les différents plans des tableaux de l’artiste, peints à l’horizontal et au sol, sont autant de strates accumulées à l’image de nos sols, de nos paysages. Pour autant, ses peintures font toujours images. Dominique Figarella fait reposer ses gestes sur des lignes historiques les plus larges possibles allant jusqu’à l’archaïsme de nos premiers gestes (les sentiers et la marche qui sont, à l’origine, la poursuite des premiers passages créés par les animaux ; La griffure qui serait une des nombreuses origine du trait), en passant par une technique picturale de la renaissance (Post-Production, 2016) jusqu’à l’évocation du scanner d’un tableau de Kasimir Malevitch (Quadrangle dans sa cave, 2018). Ses tableaux, chacun comme une enquête, sont autant des territoires tangibles, visuels, que des territoires immatériels de réflexions. Il faudrait, si l’on s’y intéresse et après avoir résolu l’énigme du processus de fabrication, se poser les questions : Pourquoi a-t-il combiné tout cela ? Qu’est-ce que cela signifie ? Et, heureusement il n’y a pas de réponse unique. Chaque couleur que l’artiste utilise est unique, mélangée. Dépendantes de notre manière biologique de voir le monde, elles constituent un premier vocabulaire en soi. L’artiste “censure“ certains de ses passages : ils sont peints à l’intérieur de ces derniers, en bandes géométriques, réalisées au ruban de masquage. C’est une façon de retirer au premier geste son caractère unique et pionnier, mais aussi de faire coexister deux temporalités et attitudes quasiment opposées. En censurant certains de ces passages, il les transforme en sujet d’observation, il piste ses propres traces, il prend du recul et analyse comme le premier spectateur de son travail. Lors d’une visite d’une grotte pré-pariétale, Dominique Figarella s’est confronté à des traces de griffures d’ours (vieilles de plusieurs dizaines de milliers d’années) qui avaient été augmentées par des dessins, représentants des ours, réalisés eux par des hommes qui ont habités ces grottes après le départ de ses anciens occupants. C’est là que le lien entre la griffure et la ligne devient une évidence. “La ligne, c’est la griffure”. Il faut comprendre que la main et les distances qui séparent nos doigts, sont les motifs des lignes d’écritures et des signes mathématiques, des ponctuations et des premières lettres. Certains tableaux sont réalisés entre autre avec ses pieds, tous sont fabriqués aux différentes échelles de son corps. Dominique Figarella produit des œuvres que l’on pourrait qualifier de séduisantes et donc qui s’adressent notamment à l’œil. Ce lien entre les pieds et l’œil est central dans le travail de l’artiste. On ne voit que parce qu’on est debout, et ce que l’on voit nous le voyons parce que nous reposons sur nos pieds, et ce n’est qu’à notre échelle que nous percevons le monde et que nous le construisons. Diego Bustamante, 2020

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